De quoi fouetter un chat...
Cela a un coté magique et incompréhensible. Il suffit de poser un premier mot sur une page blanche pour que les autres s’ensuivent, dictés par notre fidele inconscient. Et de manière toute aussi radicale peuvent s’enchevêtrer les lettres, puis perdre leur fil, changer de sens, s’épuiser… Dans tous les cas on ne sait jamais ou l’on va avec les mots. Cela me rappelle la vie, tenez. Ou les rues de Manille. On a beau avoir un but, on n’est jamais sur de l’atteindre, et encore moins de l’atteindre avec les moyens au préalable envisagés.
Heureusement, je ne prévois rien. J’espère, j’envisage, j’imagine, je conçois, et je tire mille plans sur la comète tous les jours. Mais j’ose à peine y croire. Ainsi meilleures sont les surprises. Voyez-vous la comme je m’évade dans mon salon alors que les éclairs zigzaguent le ciel de Manille. Je m’évade dans mon salon car j’habite chez des squatteurs. Et j’ai tellement espéré, envisagé et imaginé m’en échapper que j’ose à peine y croire : je vais déménager pour la 6eme fois dans ma ville d’accueil. Dans un nouveau nid. Avec mes ailes plus battantes que jamais. Et seule, enfin libre. Je m’affranchis des craintes premières évanouies. La ville, la folle, ne me fait plus peur. Je connais le chemin.
Possible qu’un typhon me surprenne dans ma solitude attendue mais je connais des refuges qui valent tous les toits du monde. Possible que j’espère encore autre chose bientôt. Qui a dit que j’étais instable ? Je cherche juste l’impossible dans un monde ou tout est possible. Alors on ne sait jamais…
A part ca - Les Philippins sont toujours
mes voisins, mes élèves, mes colocs, mes collègues, mes amis, mes guides, mes
exaspérations… Parfois ils abusent de ma patience, souvent j’abuse de la
leur : échange de bon procédé. Mes plus grandes passions locales se nouent
souvent dans un taxi, avec son chauffeur. Il s’y passe des scènes surréalistes à
nourrir les rêves de Woody Allen. Il n’est pas rare qu’à la demande d’une
destination, l’on se voie répondre par un silence ou mieux, un haussement de sourcils.
A cela je présume souvent comme acquise notre mission. Que nenni. Il se peut parfaitement
que le chauffeur ne connaisse en rien le lieu escompté. Hanté par le risque de
perdre la face, le chauffeur préfère nous balader, après tout il est payé au mètre.
D’où l’intérêt de ne jamais se mettre en veille sur son siège arrière… Et,
en honneur à la métaphysique, cette semaine, la loi des séries s’est mise en place . Je vous laisse rêver… (et ne me demandez pas pourquoi je ne prends pas le
métro !!!)