Le Petit Journal de Mon Oeil...sur Bangkok

Jour premier: errance dans Sukhumvit, le quartier de mon nid et des filles de nuit… Je pars user ma semelle jusqu’a China Town et Little India. Stop à Royal India pour un thali qui n’a rien de local, je vous l’accorde… mais quel bonheur pour mes pieds et nourriture pour ma « nostalgie » !

Humeur : je suis envoutée, charmée, grisée. Aujourd’hui, jour premier, je pense que Bangkok est la meilleure ville d’Asie. Même sale. Même chaude. Même étouffante. Mes pieds semblent avoir quitte le sol avec mon objectivité.

Sentiment : Je viens des Philippines et j’arrive en Asie. Je retrouve les odeurs de Hong Kong, Bombay et Bali…

La ville, c’est aussi un panel chromatique digne d’une œuvre de Gauguin. Du rouge, du jaune, du rose, du bleu… Les taxis, les bonzes et le ciel colorent ce monde.

Sante épidermique : j’ai comme une couche de sucre en poudre qui s’accroche a ma peau moite.

Bangkok, une ville dynamique mais pas écrasante. Un joyeux tohu-bohu. La merveilleuse Asie.

Remarques indispensables. : A Bangkok on peut acheter Le Monde (Voici ;-) en bas de chez soi.

Au 7-Eleven, les capotes constituent presque un rayon entier.

Les Thais sont souvent (faussement) blond vénitien. Effet canal ? (subtil, très subtil… Bangkok est aussi nommée la Venise de l’Asie)

Jour 2 : Je vais en taxi, pour ne pas achever mes chevilles douloureuses, vers les temples Wat Phra Kew, le Grand Palais et Wat Pho.

Magnifique. Mais trop chaud. Ciel parfaitement azur. Pause près du fleuve. Puis pause déj au Rub Aroon pour des Tom Yum soup noodles. Hummmm !!!!

Sensation : je n’aime pas les lieux touristiques. Bangkok est plus fatigante aujourd’hui. Magnificence et opulence. Trop de choses à vendre. Trop de flèches à suivre. Mais mon œil ne regrette rien. Le Buddha couch de 25 mètres de long était vraiment sexy.

Remarque stomacale : on est vite servis a table dans ce pays. On ne fait pas patienter un homme affamé.

Je marche… je rencontre un marché aux fleurs. Plus loin un marché aux trucs… Puis encore un marché… Jamais vu autant de marchés. Cette ville m’excite. Je marche jusqu'à la transe, en danse, je chante et je commente. Mes pieds pleurent et je dis « vague ».

Train du Ciel entre Siam Square et Nana. La classe. Pas cher. Il fait tellement chaud. Je m’écroule sur mon lit. J’aime vraiment bien ma pension, le Suk11. Plus tard un divin massage des pieds évoluera vers mon âme en cours d’évaporation. Grand moment.

Je goute aux mets improvisés dans la rue. Miam.

Le soir, nous cherchons Pat Pong, le quartier des ping pong show (par simple curiosité et non par déviance). On nous promet la « Lune » à peu cher… Et on la voit, tentant de nous envoyer la balle de ping pong dans le cornet, ou fumant une cigarette devant nos yeux éberlués. Mais elle nous a menti sur son rapport qualité-prix, nous partons… Plus loin, ce quartier ressemble a une usine a filles. A sexe. Sans âme, Le marché du corps.

Jour 3 : Je me lève et file vers mon fief, l’Alliance Française de la ville.

Résultat : je veux vivre à Bangkok. Mes yeux se mouillent quand je pense à Manille. C’est l’effet New-York.

Je pars en métro me perdre dans les dédales du marché de Chatuchak (un des plus grands du monde). Je remplis mon sac a dos de chiffons (en réponse a une grande frustration). Je reviens vers chez moi et je croise, incroyable !, des français de Manille. L’Asie rétrécit.

Flashback : ce matin j’ai vu des Chemises Rouges passer sur Th. Sukhumvit. La fête !

Remarque inévitable : les vendeurs a la sauvette ne vendent pas des cigarettes mais… des pilules de viagra.

Puis le soir, tour a Banglamphu, près de Kao (chaos ?)

San Road

. Usine a touristes. Bars, rues piétonnes et marchés de souvenirs. Si les Thais n’y étaient pas marchands de nouilles, on ne se croirait sûrement pas en Asie.

Plus loin, l’ambiance est plus locale. Concerts de rock thai live, étals de brochettes d’insectes. On s’arrête et on goute. Je vais prendre un criquet et des mouches s’il vous plait. C’est bon, frit avec du sel ou de la citronnelle. Ca croustille. J’en deviendrais presque gourmande dites-donc ! Puis quelques Singha pour rincer les pattes restantes…

Jour dernier : ce matin, la Singha d’hier m’envoie un peu plus brumeuse dans les rues de Bangkok. Je marche vers Siam Square.

Remarque perspicace : les Thais sont de plus en plus nombreux à porter une chemise rouge. Les « Chemises rouges ». Elles sont la par dizaines de milliers, squattant artères, avenues et ponts. La ville est rouge, dansante au son des concerts. Elle claque des cœurs, des pieds. Une Thai m’offre sa tapette, arme à briser le silence. Un autre cligne de l’œil et me dit « democracy ». Je claque de la tapette au rythme des exigences. On veut « la vérité aujourd’hui », « un gouvernement sans corruption »… On a chaud mais ca n’entache en rien notre ferveur. (je précise tout de même que je ne cautionne en rien les raisons de ce mouvement, car rien ne vaut le communisme).

Parenthèse (car ca n’a rien a voir mais j’y pense) : il y a une vraie influence chinoise en Thaïlande ( je vous renvoie a Wikipedia pour l’Histoire commune : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Tha%C3%AFlande). Dans la musique ting ting tong, dans les bols de nouilles, dans les yeux des Thais…

Bilan : cette ville m’a fait rate mon avion du retour (dois-je vous dire, peu fière, que c’est parce que j’ai confondu les dates… !?), car elle aura vraiment tout essaye pour me retenir… Mais Manille m’appelle encore, car tant que mon cœur y battra… mon Œil y verra.

Comments

[Paulette]

Ah oui, les criquets, les mouches croustillantes et les gros verre bien sur ;) ... hum!! J'en veux!!!
Bon bah c'est promis, on se retrouvera an Thailande! xxx

[mamamia]

on s'y croirait, tellement c'est bien décrit...et
bien ressentit, mais pas étonnant, la demoiselle est à " fleur de peau"..
Quand est-ce que tu nous y emmènes ??