Crayon sous la gorge
Écrire sous la contrainte… La contrainte est le meilleur moyen d’être créatif… Qui a parle de contrainte ? Le Créateur peut-être. Manille est le meilleur élément de contrainte dans ma vie présente par exemple. Manille s’oppose à toute facilité, tout sens pratique… Manille peut vous bloquer sur un mètre carre pendant des heures, vous prendre votre énergie pour la disperser sur la ville bouillonnante, vous fâcher avec le temps et ses victimes, vous attaquer le nez, les yeux et les intestins parfois, vous achever lorsque vous êtes déjà a terre.
Manille s’oppose à toute vie sociale ou sentimentale également… Manille s’impose à l’humanité, car Manille a oublié qu’une ville servait avant tout aux humains. Trottoirs, avenues, infrastructures se dressent et dénaturent toute ébauche de merveille rêvée par les hommes. Manille tue l’amour, atrophie les cœurs et détruit les ardeurs à coups de cadences soporifiques. La ville a le souffle court et mes jambes s’y dérobent.
Ah vous avez vraiment cru à mon retour imminent en France? hihihi Il
est vrai que Manille la ville, la brute, m’enchante moins les yeux, parce que ceux-la
sont moins neufs sans doute… Comme j’aime les trompe-l’œil et vous induire en
« horreur » ! Mais ici la vérité : Manille a quelque chose de
Hong Kong, de New York, de Singapour, de Kuala Lumpur et de Mexico que je ne
pourrais rejeter… « Oh my Light ». Elle a la courbe élégante sur
l’horizon, le ciel au rez-de-chaussée et le paradis dans l’arrière-cour. Elle a
moins de secrets pour moi aujourd’hui déjà mais je l’en remercie de m’inciter à
voler vers moi-même ailleurs si souvent… Cette ville a encore beaucoup de
choses à m’apprendre.