Sur l'île où il ne manquait rien
Palawan… Ce nom sonnait déjà comme une bulle d’air légère. Mais je ne me doutais
pas qu’en y posant mes ailes, j’allais aussi poser pied sur « l’île où il
ne manque rien »... Comment ça s’appelle quand un lieu vous fait renaître
d’un seul souffle, quand il vous immerge dans sa poésie, vous capture sur son
horizon ? Comment ça s’appelle ce sentiment de plénitude qu’on atteint par
la seule faiblesse d’être happé par une nature radieuse et sereine ?
Comment ça s’appelle… ? J’avais usé du mot « félicité » pour Hong
Kong. De l’orgasme émotionnel pour l’Indonésie… Palawan m’ôte les mots de la
bouche que j’ai bée. Tout y est histoire de couleurs vertes, bleues, grises. Honnêtes
ou nuancées, le panel chromatique atteint son paroxysme et mes yeux en sont
devenus plus avivés. Tout y est aussi Histoire Naturelle. Les buffles y sont amoureux
d’une oie, les papillons empruntent la grâce de leurs ailes, les serpents
restent lovés autour de leurs branches aériennes, les singes restent aussi
sauvages que leur île, les vers blancs se laissent déguster au petit-déjeuner, les
varengs imitent à merveille les phoques, les chauves-souris aiment les
parapluies… Chaque élément semble être à sa place et ce ne sont pas Jésus et
Marie de la rivière souterraine qui me contrediront, ni l’absence nocturne
d’électricité ou la présence de chiens enragés. Palawan m’a délivré en deux
jours tout son amour dans un corps félin et je reviens à Manille encore
rassurée par la beauté de ce monde.
Pour clore cette Ode à Palawan et vous inviter vers des destinations semblables,
n’oubliez pas vol pas cher…
E.A.F. (eh au fait !) : pour contredire l’harmonie ci-dessus… mon
téléphone portable ne devait pas être feng shui samedi après-midi à Sabang car
la nature me l’a subtilise, par souci écologique très certainement (merci de me
renvoyer vos numéros de téléphone…)