Manille, alternative pour amoureux

Ah si j’étais un homme, je ne serais pas capitaine… Moi je serais amoureux de Sophie Martin. Et Sophie, je la couvrirais d’amour à Manille. Mais imaginez-vous bien que toute affaire de convoitise dans cette ville n’est  jamais gagnée d’avance tant le lieu peut se faire plus gros que le buffle....

Pour commencer, je ne donnerais pas de rendez-vous à heure fixe à Sophie, pour éviter de le manquer… Ici le lapin ne se pose pas, il se calcule en rapport au nombre de véhicules bloqués sur les avenues de la ville. Donc à Sophie je promettrais l’éternité d’un jour, à une heure un rien improvisée. Je l’emmènerais dans l’un des rares parcs de la ville et nous regarderions ensemble les murs flétris qui bordent les trois acacias fanés de l’espace vert-de-gris. Nous ne nous plaindrions pas puisque le ciel serait quand-même bleu. Nous marcherions sur les allées bétonnées qui occupent les trois-quarts du terrain tout en fixant, plein d’espoir, le quart de gazon restant. Nous nous essayerions à nous y allonger, oubliant les gaz à proximité, mais un garde armé nous inviterait gentiment à rejoindre le banc d’a coté. Sur le banc, Sophie et moi aimerions nous imaginer la mer derrière les murs, un clocher sous les nuages azotés, les mouettes au-dessus des blattes. 

Ainsi rassasiés d’images bucoliques, je prendrais Sophie par la main et l’inviterais à me suivre vers des horizons aux couleurs plus ‘magenta’. Sophie prendrait son sac et adorerait faire des centaines de kilomètres à mes cotés, vers les belles plages ensoleillées. Elle aimerait voir les camions renversés, les cochons sous leurs toits étouffés, les humains sur les bas-côtés à pied… Je la promènerais jusqu'à un petit paradis portant le nom de Sofina et nous passerions l’éternité à y refaire le monde sur fond de mer gazolée et de chiens enragés. Nous braverions les mouches excitées et les moustiques affamés de nos cœurs emballés alors que nos iris azurés repeindraient les nuances du tableau délavé.

Je proposerais à Sophie un repas de riz et de gras de porc frit. Nous fermerions les yeux ensemble et savourerions l’épaisse croûte délicate et croustillante qui enrobe la fondante couche de coton graisseux. Nos papilles se délecteraient de ces saveurs nouvelles qui graissent nos doigts et enduisent nos parois intestinales. Nos dents s’étonneraient d’un si grand fracas tandis que nos consciences se convaincraient de l’adage qui dit que ‘dans le cochon tout est bon’. Sophie et moi, ainsi délectés de milliers de clichés, serions heureux à jamais dans un monde sans réalité.

******(Nouvelles) Photos a l'appui de ce qu'aurait pu etre ma vie avec Sophie******

Comments

[Paulette]

:D Merci Yvette! Tu me fais rêver tu sais'

[Sosochokola]

Mais j'aurais tres bien pu dire Paulette ;-)

[Paulette]

I wish I was Sophie Martin ;-)