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Manille mon oeil
25 novembre 2009

La soutenable pesanteur de l'etre

image3Cette semaine je suis entrée dans la vie “en dur”. J’appelle la vie en dur ce qui me rappelle au concret, ma vie de couple avec l’AF en étant le meilleur exemple. L’antagonisme en découlant devrait logiquement se nommer la vie « en mou », mais ce n’est franchement pas une expression esthétique... (ou peut-être trop connotative J) Donc nous ne parlerons aujourd’hui que de la matière dure, ce que Kundera appelle plus joliment « l’insoutenable pesanteur de l’être ». Mes contextes culturel, géographique et social sont ce qu’il y a de plus léger dans Manille Mon œil et c’est pour mon plus grand plaisir à les vivre que je vous les fais partager.

Mais bien sur, ce que je ne vous ai pas conté jusqu'à présent a le poids d’une pierre, le symbole d’une fondation dans ma jeune vie jusqu’ici écoulée. Ainsi, de ma plume, j’aimerais vous dire ce que pierre par pierre mon quotidien édifie.

Si jusqu'à présent l’AF et moi étions en pleine lune de miel (j’observais, notais et analysais ce que notre couple allait pouvoir former, ce que ma nouvelle moitie allait pouvoir m’apporter, ce que j’allais pouvoir en contrepartie lui concéder), nous sommes passes cette semaine a la vitesse supérieure. En d’autres mots, l’AF et moi avons eu beaucoup d’enfants et j’ai donc endossé le rôle de l’éducatrice, celle qui enseigne.

Bien sur, mon fiancé ne fait pas exception aux clichés masculins : il s’occupe des loisirs pendant que moi, je vais me coltiner les lourdes tâches du quotidien. Bien sûr, nos enfants sont philippins, sont en moyenne au nombre de 15, vivent dans une salle de classe, parlent déjà une langue (le tagalog) et n’ont plus besoin de couches-culottes. Ils sont curieux, loquaces et veulent apprendre la langue de leur chère mère (enseignante).

Ainsi je suis devenue celle qui parle, qui écrit les grandes lignes sur le tableau blanc, qui fait répéter, qui donne le « la »… Si le débat de la fessée fait rage en France, j’ai déjà pris parti de ne pas leur botter le popotin, ce ne serait pas approprié…  J’ai aussi pris le parti de ne pas jouer le rôle de la mère-matronne mais plutôt celui de la mère-copine, puisque moi aussi j’en suis à mes premiers balbutiements dans le langage de l’enseignement. Mes enfants ont aussi du vécu, en moyenne mon age, et il en va de soi que toute relation formelle ne tiendrait pas debout.

Eduquer, transmettre un savoir est effectivement bien une science, nommée didactique, dont je ne suis pour le moment que l’humble élève moi-même. Apprendre, enseigner, évaluer, conceptualiser, mémoriser, assimiler, synthétiser, réemployer sont les clés de notre relation harmonieuse. Vous vous dites peut-être d’après votre expérience que cela ressemble à une belle idylle mais que forcement quelque part, le bât blesse.

En effet, je l’avoue, je suis une mère peu digne : je ne reconnais pas tous mes enfants ! Et je n’arrive pas à retenir tous leurs prénoms non plus!!! Pour ma défense, l’accouchement est si vite arrivé que je n’ai pas pris la peine de les nommer moi-même, de voir leurs premiers pas, leurs premières dents, leurs premiers mots, leurs premières bêtises… Je les ai filés à une « yaya » comme on dit ici « nounou » afin de roucouler tranquillement avec mon fiancé l’AF et voir ailleurs si vous y étiez (et vous n’y étiez pas… mais vous viendrez n’est-ce pas, chers lecteurs ?)… Mais attention, conscience professionnelle oblige, j’avais toujours avec moi un manuel de l’Education, car je savais bien qu’un jour ou l’autre, mes enfants me reviendraient…

Ainsi va la vie en dur ces jours-ci, et avec elle la douceur…

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Commentaires
S
...et merci ! J'attends la suite de vos aventures avec impatience !
P
Dur dur d'être un teacher! :)
Manille mon oeil
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