Mon Sans Souci, mon Rendez-vous des Amis, mon Flore, mon Browns…

Il est des endroits en ce monde qui semblent communs à toute demande, à toute attente, et qui vous apportent cette chaleur familière dont vous pourriez avoir besoin si vous alliez de point en point, de ville en ville… Evidemment vous pensez à la Lune. Moi non plus je ne serais pas un épicentre si je n’avais pas mon satellite tant aimé pour me faire rayonner. Mais en réalité, je pensais à un lieu bien plus controversé, dans la limite de mes tolérances libérales… j’ai nommé le Starb***s Café. Je vois déjà certains d’entre vous lever le sourcil et se demander si un tel lieu mérite plus d’intérêt qu’il n’en provoque déjà. Certes le lieu est orgueilleux et mégalomane, ambitieux et (néo-)colonialiste. Mais je ne parlerai pas politique ici (sinon je vous parlerais des heures de Marx !).

Par contre je parlerai volontiers de ce lieu si peu singulier qu’il vous donne en son sein la magique impression, si vous faites abstraction des visages alentours, d’être dans n’importe quel pays du monde. C’est une bulle « acculturelle », tel un aéroport, qui, par le gout savoureux d’un Frappu***no Caramel Light, vous transporte de New-York à Londres, en passant par Hong Kong ou Paris (exception faite celui de l’Opéra, boulevard des Capucines, élu par mes soins et avec objectivité le plus beau Starb***s du monde), sans visa. Mêmes fauteuils, même moquette, même musique, mêmes panneaux, même couleurs… (Bravo et salut, le Sales&Marketing director,  au passage). Tout y est pour parer au dépaysement.

Pourquoi vous parlais-je de cela ? Ah oui… Il se trouve que, comme dans les villes ci-dessus citées, Manille fourmille de ces établissements originaux… Puisque je résiste à tout sauf à la tentation (bien que j’y travaille…) en général, et encore moins dans le cas particulier d’un café chaud à emporter qui me donnerait l’air d’une femme affairée, j’ai ma carte de membre. J’y ai aussi mes us et coutumes, mes codes, mes repères, mes anecdotes, ma double-vie. Ici, je ne m’appelle plus Solenn. Non, c’est un prénom trop connoté pour un lieu aussi universel. Je me fais donc caméléon à la culture du monde qui environne le café et endosse la personnalité d’une Sulina, Solenia, Jude ou Anjuna pour correspondre aux attentes de mes interlocuteurs locaux. Le plus souvent, ils me le font quand-même répéter, car une russe a forcement un drôle d’accent. Mais une fois la carte de membre présentée, c’est tout un paradis qui me sourit !

Souvent, une fois la potion magique brulante (ou glacée) en main, je file telle une infiltrée du KGB. Mais en ces temps de vacances imposées, j’adopte un nouveau profil : celui de l’étudiante en Massage FLE, tout droit venue de Vladivostok pour diffuser ses méthodes de thérapie corporelle à la cause lombaire philippine. Demain je pense me faire passer pour Sophie Martine, une créatrice géniale de sacs à pain… (tiens je ne savais plus quoi ecrire, j'etais toute decontenancee)

Comments

[Delfino]

"car une russe a forcément un drôle d'accent" ... Ah ah ah !! Ok ok pour l'apologie du Starb**c mais le Sans-Souci, lui, propose de la bière en pression...
Mille bisous ma Sulina ;-)