Araignee du soir...

Je regarde cette page blanche, puis autour de moi… C’est la misère, le luxe, des sourires et de l’espoir. Il y a toujours plein d’espoir, où que je me tourne. Eluard l’ecrit, a mon humble avis, mieux que quiconque, Persepolis le raconte mieux que n’importe quel autre film mais les Philippines le montrent peut-être mieux qu’ailleurs. Et ce soir, après une journée sous le signe de Dieu, dont Woody dit très justement que « s’il existe, espérons qu’il ait une bonne excuse », je me sens au bon endroit au bon moment plus que n’importe quel autre soir. Et je me demande plus que d’habitude s’il faut à tout prix donner un sens a l’éphémère.

Mais reprenons du début. Ce matin, nous étions en lieu saint, ce que nous appellerions en France une « salle des fêtes ». Oui mais celle-ci s’ornait de Jésus et sa petite famille et comptait en son sein plus de bébés pleureurs au mètre carre que de volcans a Camiguines (ma destination de la semaine prochaine…) car aux Philippines, on ne fait pas ses premiers pas sur Terre sans s’être fait enregistrer auprès du Saint-Esprit…

Pour se faire, prenez un papa français, une maman philippine et faites-leur faire des bébés. Prenez-en un de quelques mois et mettez-le dans l’eau bénite, ca fera un escargot tout chaud. Euh non, ca le rendra bienveillant, généreux et dépourvu d’animosité bien sur. Dans le cadre de la « salle des fêtes », mettez-le en face d’une bonne sœur qui sermonne son auditoire et ca le fera brailler sous un ventilateur par 35 degrés.

Prenez ensuite le papa, la maman, le bébé et les convives aux poignets usés par l’utilisation frénétique de leur éventail et emmenez-les au bout de la terre. Ici il ressemble à un hall d’immeuble de bon standing revisité par les années 90. Dispersez donc quelques tables rondes cachées sous des grappes de ballon peu modestes, décorez l’arrière-fond de nombreux poulets et cochons grilles, frits ou rôtis et d’un ‘gâteau rose qu’on dirait la boite du gâteau’ et surtout, oui surtout, mettez en fond sonore la compil’ Dance Machine 4 de nos années préférées, et ne lésinez pas sur les décibels. Ainsi les bébés peuvent pleurer leur sou, on ne les entendra plus ! 

Voila ce soir de quoi justifier mon envie de silence… Et pour justifier mon absence des prochains jours sur ce blog, je serais tentée de vous dire la vérité, sans dramatiser : il me faut partir explorer l’ile de Camiguines, au sud des Philippines, car il parait que là-bas s’y trouvent aussi l’espoir, la liberté, le gout retrouvé de Manille, l’absence de résolutions à prendre et la beauté de ce monde (malheureusement il parait que je ne vous y trouverai pas…).

Je vous souhaite à tous le bonheur dans l’ivresse d’un verre, d’un mot, d’un moment et vous dis à l’année prochaine…

P.S. : Plein d’amour et de clichés.

Comments

[mamamia]

t'en as donc pris plein les oreilles...avant d'aller en prendre plein les yeux dans une île paradisiaque!! fais bien attention a toi quand même là-bas...et ramène nous de belles photos...